Et bien oui, pourquoi ? Parce que vous ne lui avez pas appris à écouter !
Et comment est-ce qu’on apprend à son enfant à écouter ? En lui montrant l’exemple . Pour l’écouter, il faut qu’il ait quelque chose à dire… Et pour qu’il ait quelque chose à dire, il faut lui poser des questions 😉
Quelles questions ? Les questions de curiosité. Celles qui l’aident à réfléchir sur ce qu’il fait, sur ce qu’il ressent, sur les conséquences de ce qu’il fait, sur ce qu’il pourra faire la prochaine fois…
Alors, votre enfant n’écoute pas ?
Lorsque vous dites que votre enfant « ne vous écoute pas », vous voulez plutôt dire qu’il n’obéit pas, n’est-ce pas ?
Lorsque vous donnez des ordres à votre enfant, il résiste, n’en fait qu’à sa tête, à croire qu’il le fait exprès ! … Mais, de vous à moi, qu’auriez vous envie de faire à sa place?
Quand votre enfant n’obéit pas, il est probable que vous entrez systématiquement dans une lutte de pouvoir avec lui … Ainsi la réponse que l’un donne à l’autre fait monter la pression, loin de l’apaisement et de la sérénité à laquelle chacun aspire pourtant …
La Discipline Positive revient régulièrement sur une chose : vous êtes un exemple pour votre enfant.
C’est pourquoi Jane Nelson nous rappelle que si vous voulez que votre enfant vous écoute, il faut commencer par l’écouter !
Oubliez les sermons et les grands discours qui ne leur apprennent pas à écouter, au contraire ! Il se bouche les oreilles ou du moins s’il ne le fait pas physiquement, il trouve bien un autre moyen de faire « la sourde oreille » de sorte que le message que vous essayez de lui faire passer « entre par une oreille pour sortir par l’autre » !
Alors comment faire ?
Il faut cessez de « dire », il faut « demander » …
Au lieu de lui « dire » :
- Ce qu’il a fait (Tu as renversé ton verre !)
- Ce qu’il a à faire (Fais attention !),
- Ce qui a causé l’incident (Il ne fallait pas le mettre au bord de la table !)
- Ce qu’il est (Qu’est ce que tu es maladroit !)
- Ce qui s’est produit (Il y en a partout maintenant !)
C’est beaucoup plus efficace de lui « demander » :
- Qu’est ce que tu as fait ? (J’ai renversé mon verre !)
- Qu’est ce que tu devrais faire ? (Il faut éponger !)
- Qu’est ce que cela a produit ? (J’ai tout sali !)
- Comment tu te sens ? (Je me sens maladroit)
- Qu’est ce que tu peux faire maintenant ? (Aider à nettoyer ?)
- Comment feras tu la prochaine fois ? (Je ne mettrai pas mon verre au bord de la table)
C’est ce que l’on appelle les « questions de curiosité » (un des outils de la Discipline Positive)
Les questions de curiosité ont le pouvoir d’aider votre enfant a trouver des réponses et des solutions par lui-même. Elles l’invitent à réfléchir et à faire cheminer sa pensée. Elles permettent aussi de créer un dialogue au lieu de créer un monologue …
Comment peut-on utiliser les questions de curiosité ?
Prenons l’exemple d’un enfant qui marche dans les flaques d’eau… cela vous parle ?
Qu’est ce que c’est agaçant ! il va se retrouver trempé, risque de prendre froid… etc…
Naturellement, vous pouvez avoir tendance à lui dire :
Sors de là ! tu vas mouiller tes chaussures, tu va avoir les pieds trempés toute la journée, c’est le meilleur moyen de prendre froid !
Bref, lui faire un sermon… mais en réalité, à ce moment là, votre enfant entend « bla bla bla … blabla … »
Un des principes de la Discipline Positive est d’agir au lieu de dire. Donc, première chose : je prends mon enfant par la main gentiment mais fermement et je le sors de la flaque d’eau. Inutile de prononcer un mot car ceux-ci invitent à la résistance.
Un autre principe de la Discipline positive est de vous connecter à votre enfant avant de le corriger. Pour ce faire vous pouvez lui dire quelque chose du genre :
Je sais que c’est amusant de marcher dans l’eau ; Lorsque j’étais petit(e) j’aimais bien cela moi aussi… un autre jour je pourrais le faire avec toi ! Mais pas aujourd’hui… et tu sais pourquoi ?
Puis, vous pouvez continuer à lui poser les questions de curiosité. Avec une vraie curiosité, et avec l’intention d’écouter sa réponse.
Je sais : lorsqu’on est énervé ce n’est pas facile, mais il est important de rester calme et bienveillant.
- Peux tu me dire ce qui te plait lorsque tu marches dans l’eau ?
- Qu’est ce qu’il se passe lorsque tu marches dans l’eau, qu’arrive-t-il a tes chaussures, à tes vêtements ?
- Peux-tu me dire pourquoi c’est un problème ?
- Dans quelles conditions on pourrait marcher dans l’eau et qu’est ce qu’il faudrait porter comme vêtements pour le faire?
Avec les questions de curiosité, votre enfant apprend à penser par lui-même. Il élabore ses propres réponses et solutions.
Au delà des questions de curiosité, il est important que votre enfant fasse sa propre expérience (dans la mesure bien sûr, où il ne se met pas en danger!). Souvenez-vous que les erreurs sont de formidables opportunités d’apprentissage .
Lorsque vous avez constaté un comportement qui pose problème, vous pouvez également l’aborder lors de vos TEF (voir notre article sur la mise en place des TEF en cliquant ici). Les enfants aiment et ont besoin de faire leur propre expérience, et cela est normal. Laissez les donc appréhender les choses et utilisez cela de façon constructive.
Oui mais …
Vous pourrez penser que passer par les questions de curiosité prend trop de temps ? Je vous assure, il s’agit plus de changement d’habitudes que de temps.
Cela prend autant de temps de faire de longs discours à votre enfant, de le gronder, de le punir, de se mettre en colère … etc, que de lui poser les questions de curiosité.
Changer ses habitudes, et acquérir de nouvelles compétences n’est pas facile… jusqu’à ce qu’elles soient acquises 😉
Ne soyez pas dur(e) avec vous, soyez patient(e) et pensez au bien que vous allez vous faire, à VOUS, à VOTRE ENFANT.
Enfin, souvenez vous : les erreurs sont de merveilleuses occasions d’apprendre.
N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous, à nous raconter votre expérience, les difficultés que vous avez rencontré, mais aussi vos victoires 😉
Cet article est inspiré d’un billet de Jane Nelsen